“Dans l’ensemble des hebdomadaires retenus, le taux de présence des expertes est de 14,6 % pour 85,4 % d’hommes experts.”

Il reste du boulot…

Donner plus de place aux femmes dans les articles de presse : c’est une demande du rédacteur en chef de l’agence Bloomberg News, Matthew Winkler, à son équipe.

Dans son e-mail hebdomadaire, révélé par le site Talking Biz News, il écrit : “Tous les reportages Bloomberg News doivent inclure au moins une citation de femme, et il serait préférable qu’autant d’hommes que de femmes soient cités comme sources. Les femmes sont impliquées dans tous les secteurs que nous couvrons. Nos articles doivent refléter cette variété.”

Matthew Winkler ajoute dans son message qu’une liste de 800 expertes est à la disposition des rédacteurs de l’agence spécialisée dans l’économie et la finance. Le site Slate, qui relaye cette information, précise que cette règle ne s’appliquerait qu’aux reportages longs et aux enquêtes, pour lesquels les journalistes ont le temps de sélectionner leurs sources.

“20 % d’expertes pour 80 % d’experts”

Selon The Telegraph, c’est la première fois qu’un organe de presse exprime cette idée d’un “quota de citations”. En France, la question de la sous-représentation des femmes dans les médias a été soulignée en décembre 2011 dans un rapport, “Les expertes : bilan d’une année d’autorégulation“.

Présenté par la commission sur l’image des femmes dans les médias, il rappelait : “Si l’on s’en tient aux chiffres seuls, ils traduisent une permanence : tous médias confondus, toujours 20 % d’expertes pour 80 % d’experts.” Ainsi, ce rapport précisait que “dans l’ensemble des hebdomadaires retenus, le taux de présence des expertes est de 14,6 % pour 85,4 % d’hommes experts”.

Et si l’association Pour les femmes dans les médias, créée en 2012, expose les six raisons pour lesquelles les femmes devraient donner leurs avis plus souvent, elle rappelle également qu’elles sont très présentes dans les rédactions, mais très absentes des postes de direction.

Le collectif Prenons la une a, quant à lui, dénoncé, le 2 mars dans Libération, la trop grande invisibilité des femmes dans les médias et a regretté que les femmes ne représentent que 18 % des experts invités. Le collectif a ainsi conclu son manifeste en réclamant la présence de 50 % d’expertes à l’antenne et sur les plateaux de télévision.

Lire l’article sur Le Monde.fr