Vous l’aviez rêvé et vous l’aviez rencontré, votre coup de foudre professionnel. Sauf qu’aujourd’hui, il part vers de nouveaux horizons… Apprenez à vivre sans lui.

Résumé

Voici 5 conseils pour se préparer et survivre au départ d’un patron auquel vous tenez.

  1. Ne vous enfermez pas dans une relation exclusive et cultivez votre réseau interne.
  2. Montrez aux autres que vous existez par vous-même, affirmez votre autonomie et soyez prêt à refaire vos preuves.
  3. Profitez-en pour faire votre propre bilan professionnel et vous demander quels sont vos objectifs à 3 ou 5 ans.
  4. Accueillez le changement de chef comme une opportunité et appuyez-vous sur vos points communs, voire vos divergences pour tisser une relation fructueuse avec votre nouveau chef.
  5. Restez en relation avec votre ancien patron et laissez le temps faire le reste.

L’article

Vous l’aviez rêvé et vous l’aviez rencontré, votre coup de foudre professionnel. Sauf qu’aujourd’hui, il part vers d’autres horizons… Apprenez à vivre sans lui.

A l’annonce du départ de leur manager, Thierry et Magali, consultants dans un cabinet de conseil, sont restés interdits. Sans ce boss qui avait su les faire gagner en confiance et monter en compétences, leur job allait-il être aussi intéressant ? Thierry a pris sur-le-champ la décision de quitter la société. Magali, elle, s’est donné le temps d’observer son nouveau chef pour apprécier leurs relations de travail et réfléchir à l’orientation de sa carrière. Un an plus tard, elle était promue. Deux réactions différentes à un même événement, mais un point commun : l’éloignement de leur modèle a influé sur leur parcours professionnel. Quelques pistes pour mieux vous préparer et réagir au départ d’un supérieur auquel vous tenez.

Ne vous enfermez pas dans une relation exclusive

Plus personne ne reste dans la même entreprise toute sa vie et il n’y a pas vraiment de raison que votre protecteur déroge à la règle. Tâchez donc d’anticiper une éventuelle redistribution des cartes. « Plus nombreux seront les liens tissés avec d’autres personnes, plus facilement vous parviendrez à rebondir », affirme Marie Rebeyrolle, coach et directrice générale du cabinet Carré Pluriel. C’est en cultivant votre réseau interne à l’occasion de déjeuners et de projets transversaux ou en rendant service à un cercle élargi de collaborateurs que vous vous assurerez des appuis sur lesquels compter en cas de changement de manager.

Montrez aux autres que vous existez par vous-même

Certains collègues vous considéraient comme le chouchou du boss ? Maintenant qu’il est parti, ils pourraient être tentés de vous le faire payer. Tout en restant loyal à son égard, vous devez donc affirmer votre autonomie. Même si son départ vous semble injuste – on l’a poussé à la démission, il a été licencié du jour au lendemain… – les dés sont jetés, il serait vain de vouloir le venger. Affichez votre neutralité et soyez prêt à refaire vos preuves. « Il va vous falloir démontrer que vous devez votre place non pas à votre proximité avec l’ancien chef, mais à vos seules compétences », souligne Ricardo Croati, coach de dirigeants. Pour cela, investissez-vous encore plus qu’avant dans votre travail et montrez-vous force de proposition.

Profitez-en pour faire votre propre bilan professionnel

En décrochant un poste, votre boss a su donner un nouvel élan à sa carrière. Par comparaison, vous avez l’impression de stagner. Réaction classique dans ce cas de figure : pas question de moisir dans cette boîte ! Réprimez cette première impulsion – qui tient plus de l’ego malmené que du plan de carrière – et faites votre propre bilan. « Lors de mon tout premier job, dans une SSII, j’avais noué une relation de parfaite complicité avec mon supérieur, raconte ainsi Yaël Malka, aujourd’hui manager au cabinet de conseil ConvictionsRH. Lorsqu’il m’a annoncé son départ, j’ai voulu moi aussi quitter la société. Il m’a conseillé d’attendre et de faire mon choix en fonction de critères plus objectifs. » Vous aussi, demandez-vous ce qui compte dans votre vie professionnelle, à quel poste et sur quels dossiers vous voulez travailler, et quels sont vos objectifs à trois ans, voire cinq ans. Les réponses à ces questions vous donneront une idée précise des responsabilités et du type d’entreprises à cibler. Yaël, elle, a décider de rester. Pour le meilleur : Alcatel, où elle était en mission, l’a embauchée peu après comme chef de projet RH.

Accueillez le changement de chef comme une opportunité

Votre ancien chef vous avait recruté et accompagné tout au long de votre parcours ? Il était drôle, charismatique, rassurant ? Vous ne retrouverez pas forcément les mêmes qualités chez son remplaçant, mais ce dernier en a sans doute d’autres. Employez-vous à les détecter dès le début de votre collaboration en échangeant sur sa vision de l’entreprise, de l’activité, sur ses expériences précédentes… « Notre première réaction consiste trop souvent à nous montrer partial à l’égard du nouveau chef, en couvrant l’ancien d’éloges et en attribuant au second tous les défauts, observe Marie Rebeyrolle. Il faut s’en garder, car ce qui se joue à ce moment-là, c’est notre capacité à accepter le changement. » Appuyez-vous sur vos points communs, voire vos divergences, pour tisser une relation fructueuse avec votre nouveau chef. Et soyez à l’affût des opportunités : le changement peut se révéler déstabilisant, mais il a le mérite d’insuffler une nouvelle dynamique.

Restez en relation avec votre ancien patron

Rien ne vous empêche par ailleurs de garder des liens avec votre exboss. A condition que vous ayez encore quelque chose à partager. Ne faites pas comme cette équipe qui se réunissait régulièrement autour de son ancienne directrice de communication en souvenir du passé : au bout de quelques mois, ils n’ont plus rien eu à se dire. Créez donc des occasions pour vous revoir : salons, déjeuners en ville… Ni strictement professionnels ni franchement amicaux, ces contacts sont précieux dans un carnet d’adresses.

Votre ancien patron pourrait même devenir votre mentor, une figure tutélaire vers laquelle vous tourner à l’heure de prendre de grandes décisions professionnelles ou pour faire un point régulier sur votre carrière. C’est ainsi que Yaël Malka a fait évoluer la relation avec ses deux premiers managers. « Même si nous ne nous rencontrons que tous les six mois environ, ils sont toujours disponibles lorsque je les contacte. Le premier m’a toujours aidée à voir clair dans mes choix. Le second m’a accompagnée dans ma stratégie de changement. Si, après Alcatel, j’occupe aujourd’hui ce poste chez ConvictionsRH, c’est grâce à lui », assure-t-elle.

Vous pourriez aussi être tenté de rejoindre l’équipe de votre ancien chef dans sa nouvelle société. De tels tandems professionnels sont parfois exemplaires, mais attention à la sclérose. Dans le travail aussi, rien de pire qu’un vieux couple qui ne s’entend plus et qui reste ensemble quand même…

Gaëlle Ginibrière

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Carré Pluriel Marie Rebeyrolle : Au secours mon mentor quitte la boîte.pdf