Travailler pendant ses heures de temps libre nuit à la santé. Afin d’éviter d’« emmêler nos neurones fatigués dans un gloubiboulga de pensées hybrides mi-boulot mi-perso » un remède : se déconnecter en regardant des séries télé.

« Cadres, déconnectez-vous ! » La CGT des ingénieurs cadres et techniciens a lancé, début septembre, une grande campagne pour le droit à la déconnexion et pour la réduction effective du temps de travail. Les cadres travailleraient 44,1 heures selon l’Ugict-CGT, pour qui « ces chiffres officiels sont encore bien loin de la réalité, puisque 75 % des cadres et 39 % des salariés déclarent utiliser les nouvelles technologies pour leur usage professionnel sur leur temps personnel ».

Ce travail, réalisé à la maison ou dans les transports, n’est « ni reconnu ni comptabilisé et dépasse très souvent les limites horaires imposées par la loi », déplore le syndicat. Nomadisme aidant, la frontière entre vie professionnelle et vie privée est toujours plus floue. « Toute connexion mérite salaire », voudrait la nouvelle maxime du travail numérique avancée par le site Lettreducadre.fr, qui préconise l’instauration d‘« une trêve des mails »

Ce « traitement » constituera-t-il un remède efficace au regard de la santé des salariés par trop flexibles et dévoués à leur entreprise ? Une étude menée auprès de 57 000 personnes en Europe, et parue dans la revue médicale Chronobiology International, a en effet établi un lien entre le travail en dehors des heures de bureau et la dégradation de la santé des salariés. « La corrélation est très forte », indique son coauteur, Anna Arlinghaus, et les méfaits variés, au rang desquels des « troubles musculo-squelettiques, psychologiques, gastro-intestinaux et cardiovasculaires ».

MI-BOULOT MI-PERSO

Si travailler pendant ses heures de temps libre nuit à la santé, il est des pistes bénéfiques à suivre pour éviter d’« emmêler nos neurones fatigués dans un gloubiboulga de pensées hybrides mi-boulot mi-perso », explique le site Ithaquecoaching.com. Au chapitre « La déconnexion pour les brutes », la coach Sylvaine Pascual suggère notamment de tester sa « solution radicale », qui consiste à regarder des séries télé très éloignées de la réalité : « Donnez-moi des zombies, des vampires, de la science-fiction, des contes de fées pas du tout gentillets, de l’action, de l’aventure, du fantastique et je file dans des mondes imaginaires qui ne risquent pas de me rappeler ma compta ».

Aux « brutes » en mal de cadrage, le cadre du petit écran…

Marlène Duretz

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