Les religieuses cloîtrées ont dorénavant la possibilité de se servir d’un ordinateur ou d’un téléphone qui les met en contact avec le monde extérieur.

Si les voies du seigneur sont impénétrables, il n’en est plus de même des murs des couvents et monastères.

Les 44.000 religieuses qui vivent cloîtrées dans le monde, dont la moitié résident en Europe, ont l’obligation de se consacrer à la vie contemplative. Mais elles ont dorénavant la possibilité de contempler un écran d’ordinateur ou de téléphone qui les met en contact avec le monde extérieur.

En juillet 2016, le Pape avait d’ailleurs publié un document sur la vie de ces religieuses, le plus consistant depuis Pie XII en 1950. Il y égrenait une série de recommandations concernant leur formation, leurs devoirs et leurs besoins, et réaffirmait l’obligation que la prière soit au centre de leur vie en communauté.

Pas une occasion de dissipation et d’évasion

Y figurait aussi un avertissement : Internet ne doit pas devenir une occasion de dissipation et d’évasion, ou pire encore, un obstacle à leur engagement religieux consacré à la contemplation.

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Une mise en garde alors que François avait évoqué précédemment la Toile comme « don de Dieu » et invitait les catholiques à être des « citoyens du numérique » pour y diffuser la bonne parole. « Ce n’est pas la technologie qui détermine si la communication est authentique mais le coeur humain, a-t-il déclaré, et notre capacité à utiliser à bon escient les moyens à notre disposition pourraient permettre d’utiliser l’internet pour construire une société en bonne santé et ouverte au partage. »

Leader le plus influent de la planète 2015

Il est en effet très présent sur les réseaux sociaux, avec plus de 40 millions d’abonnés sur son compte Twitter @pontifex, dont les messages sont relayés en moyenne près de 10.000 fois. Il a même été désigné comme leader le plus influent de la planète en 2015. S’il n’a pas ouvert de compte Facebook à cause des messages hostiles, il a reçu son fondateur Mark Zuckerberg, et dispose d’un compte Instagram. Difficile dans ces conditions de prêcher l’abstinence numérique.

Dans un document publié ce mercredi, François autorise donc les soeurs à utiliser les réseaux sociaux, mais à condition qu’elles le fassent « avec sobriété et discrétion pour être au service de la formation à la vie contemplative ainsi que des communications nécessaires à la vie de la communauté. » Il les enjoint à les utiliser avec un prudent discernement et interdit leur usage à des fins de « dissipation ou d’évasion de la vie fraternelle ».

François avait déjà mis en garde contre « Les réseaux sociaux qui peuvent faciliter les relations et promouvoir le bien de la société, mais peuvent également conduire à une division accrue entre les individus et les groupes. » Une phrase que les soeurs cloîtrées pourront désormais tweeter sans avoir mauvaise conscience.