Interview de Patrick Artus, économiste en chef de Natixis, invité des Echos le 30 mai 2017.
Le texte :
“Il faut se dire qu’il y a 2 quinquennats de travail en gros. Il faut aller extrêmement vite sur la formation, tout ce qui est retour à l’emploi, système de formation professionnelle, fiscalité. Ce qui va être fait. Mais il me semble que le message pédagogique qui doit être passé aussi à l’opinion, c’est un message… Il ne faut surtout pas que l’opinion se dise “Emmanuel Macron c’est une baisse du chômage l’année prochaine”. Il faudrait surtout passer un message à l’opinion en disant “Attendez, voilà la taille du travail qui est devant nous, on s’y attaque tout de suite”. Mais on a vu que ces politiques là sont des politiques qui commencent à porter leurs fruits… vous commencez à voir des choses au bout de 3 à 4 ans…
La première moitié du quinquennat va être assez pénible. On va faire les réformes et il n’y aura pas d’effets visibles, et la seconde moitié du quinquennat commencera à montrer que ça marche, enfin je veux dire…
Mais il ne faut surtout pas que l’opinion, qui est toujours pressée… Les opinions n’ont pas en tête le rythme de l’économie. Quand vous baissez les impôts des entreprises, vous faites des créations d’emploi à partir des années 3 ou 4. On l’a vu sur le CICE… Il ne faudrait surtout pas que l’opinion croit qu’à 6 mois il y aura un miracle Macron.
Bien entendu, il y a un environnement, on l’a vu au début, qui va être bien meilleur. Ce qui va dans le bon sens. Mais les politiques structurelles qui vont commencer dans les prochains mois, ce sont des politiques qu’on pourra juger à la fin du quinquennat et pas avant.”
Marie Rebeyrolle