ONBOARDING Nouvelle boîte, nouvelles mœurs. Certaines entreprises invitent au tutoiement, d’autres non. Alors, on se tutoie ou pas ? Le plus simple reste encore de poser la question.

Il y a les start-up, où le tutoiement de tous, dirigeants compris, est érigé en règle absolue. Et il y a la grande majorité des organisations, où les collaborateurs ont le choix de se vouvoyer ou non. Une situation qui peut être embarrassante pour un nouvel élément. « Quand vous arrivez en entreprise, il faut être vigilant à ce sujet », conseille Marie Rebeyrolle, anthropologue et directrice du cabinet Carré Pluriel. « Ça reste quelque chose d’important, qui est porteur de valeurs et de codes, donc on ne fait pas n’importe quoi. »

Trois critères à garder en tête

Si, en entreprise, « la norme reste le vouvoiement », le passage au tutoiement dépend de trois critères principaux qui sont l’âge, le genre, et la position hiérarchique. « En laissant la possibilité des deux, les gens vont pouvoir bricoler des logiques d’affinité, d’appartenance, de distinction » avec leurs collègues. « Ils ont l’impression de garder leur liberté, leur libre arbitre, que l’entreprise ne les formate pas. »

Généralement, ce sont les collègues déjà en place qui invitent au tutoiement. Lorsque le sujet n’est pas abordé, plutôt que de passer tout de go à un « tu » qui pourrait surprendre, « il ne faut pas hésiter à demander, parce que les gens vont être ravis d’expliquer comment ça marche », affirme Marie Rebeyrolle. Le tout, bien entendu, lorsqu’on en ressent l’envie : « Je pense qu’on peut ne pas être hyperpressé de tutoyer les gens », avance l’experte. Cela doit, dans tous les cas, être un choix réfléchi, puisque le tutoiement est une décision irréversible. Impossible après cela de revenir au vouvoiement : « Ça va être mal perçu, je déconseille fortement », prévient l’anthropologue.

Lire l’entretien pour People at Work sur le site 20minutes.fr