L’application de rencontres amoureuses propose de “swiper les primaires”. Premier rendez-vous : la primaire à droite.

Passer de l’amour à la politique, c’est ce que propose Tinder, qui lance ce mardi 8 novembre en France l’opération “swipe les primaires”. Le “swipe” – ou glissement de doigt d’un côté à l’autre de l’écran -, au coeur de l’application puisqu’il permet de faire aboutir ou non une relation amoureuse, devient ainsi un choix politique. Objectif : rapprocher les jeunes de la politique.

Dans un premier temps, Tinder propose à ses utilisateurs de trouver le candidat de  la primaire de la droite et du centre qui leur correspond le mieux. Elle prévoit de réitérer l’opération après, lors des primaires de gauche puis pour l’élection présidentielle en 2017.

Des vidéos pédagogiques à la clé

Les utilisateurs de Tinder, majoritairement des jeunes de 12 à 25 ans, se voient proposer de répondre à une série de questions d’actualité en lien avec les programmes et propositions des sept candidats à la primaire. Par exemple : “est-ce que tout le monde doit payer des impôts ?” ou “faut-il interdire les signes religieux dans les lieux publics ?”

fonction de leurs réponses, les utilisateurs voient apparaître le candidat dont ils seraient le plus proche. A la fin de l’opération, ils sont redirigés vers une vidéo pédagogique de l’association Voxe.org qui explique comment voter, les enjeux du scrutin et fournit un comparateur de programme.

Le risque du ringard

“Nous voulons encourager nos utilisateurs, les millenials [la génération née autour des années 2000, NDLR], à aller voter”, a expliqué à l’AFP Matt David, vice-président pour les affaires publique du groupe Match.com, maison-mère de Tinder. Cependant, le principal intérêt des utilisateurs pour une application comme Tinder reste les rencontres amoureuses. Le risque n’est donc pas mince que l’injection de la politique soit ringardisée d’emblée, car trop éloignée du coeur de l’application.

Pour Matt David, l’ambition est toute autre. “Nous avons crû de 85% en 2015 en France et nous avons le sentiment que c’est important d’être responsable en mobilisant et éduquant notre base d’utilisateurs”, a-t-il souligné dans une interview par téléphone.

En creux : augmenter le temps de présence des utilisateurs

Tinder assure ne pas espérer de retombées commerciales de l’opération. Mais il pourrait bien bénéficier d’une hausse de l'”engagement” ou de l’activité de ses utilisateurs lors de cette opération, ainsi que de sa publicité, notamment sur les réseaux sociaux.

Tinder a lancé une opération “swipe the vote” pour l’élection américaine, à laquelle 150.000 personnes ont participé dans 15 pays, puis au Royaume-Uni avant le référendum sur le Brexit. La France est le deuxième marché de Tinder en Europe, après le Royaume-Uni. L’application revendique 45 millions de “swipes” par jour dans l’Hexagone.

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